Championnat de Belgique de football de deuxième division 1958-1959

Après cinq journées, le Sporting de Charleroi (8 sur 10) occupe la tête du classement général devant le R. FC Malinois (7 sur 10). Ce duo est suivi d'un sextet avec six unité, dont le CS Brugeois seule équipe encore invaincue. Situation drastiquement opposée pour les nouveaux promus du FC Sérésien qui n'ont encore aucun point. De son côté, le Club Renaisien a fait légèrement mieux. Il est 14^e avec 3 points.

La 6^e journée est celle des « derbies », le Cercle Brugeois reste invaincu en allant tenir un nul vierge au Klokke de son rival du R. FC. L'autre derby programmé, est celui de la Cité archiépiscopale malinoise, où le « Malinwa » reçoit les « Ratten ». C'est la première fois depuis dix ans que ce derby se déroule dans le cadre d'un championnat. Achter de Kazerne le « K. FC » domine le « K. RC » 3 buts à 0. Par ailleurs, premier point pour Seraing qui glane sa première unité contre Kortrijk Sport (1-1).

Jusqu'au premier tiers de la compétition, le Daring CB et Kortrijk Sport effectue un parcours similaire, six succès, trois partages et un seul revers ; soit 15 points. Le FC Malinois est une longue derrière car ayant perdu (3-2) au CS Brugeois. Une semaine après ce succès, soit le de la 8^e rencontre, le « Cercle » concède sa première défaite (3-1 à l'Eendracht Aalst ). Ce même dimanche, Seraing décroche son premier succès en dominant Charleroi (3-1). Notons que lors des neuf premières journées, le R. FC Brugeois ne marque que 6 goals et en concèdent 8. En déplacement, les « Gazelles » réalisent l'étonnant parcours de 5 partages vierges et un net revers (6-0 à Alost). Pas le moindre goal marqué « away » en 450 minutes ! Malgré ses 3 unités, le R. FC Sérésien est « lanterne rouge ». Le K. RC Mechelen, qui descend de Division 1 (7 points) et le duo composé de St-Nicolas/Waes et de Renaix (6 unités) précèdent les banlieusards liégeois.

Le « Maliwa » champion d'automne

C'est en arrivant en vue de la mi-championnat que les décalages apparaissent en termes de matchs joués. Deux rencontres de la 15^e journée ne peuvent être jouées en raison de récentes chutes de neige. Le Daring CB perdant des plumes lors de partages contre ALost (2-2) et à Boom (0-0), c'est le FC Malinois, net vainqueur de Courtrai (3-0) qui est en tête à mi-parcours.

Au soir du 4 janvier 1959, le classement de la Division 2 est le suivant :

Classement

Rang	Équipe	Pts	J	G	N	P	Bp	Bc	Diff
1	R. FC Malinois	22	15	9	4	2	37	16	+21
2	R. Daring CB	21	15	7	7	1	33	15	+18
3	K. Kortrijk Sport	19	15	8	3	4	26	28	-2
4	R. FC Brugeois	18	15	6	6	3	24	17	+7
5	K. FC Diest	17	14	6	5	3	35	22	+13
6	R. Charleroi SC	17	15	7	3	5	25	22	+3
7	R. CS Brugeois	16	15	5	6	4	22	17	+5
8	K. Lyra	15	14	6	3	5	26	24	+2
9	K. SC Endracht Aalst	15	15	7	1	7	31	24	+7
10	Patro Eisden	14	14	7	0	7	25	22	+3
11	K. RC Mechelen	12	15	3	6	6	14	19	-5
12	R. White Star AC	12	14	4	4	6	20	28	-8
13	K. St-Niklaasse SK	11	15	5	1	9	21	32	-11
14	K. Boom FC	10	15	3	4	8	14	23	-9
15	R. FC Sérésien	9	15	4	1	10	19	38	-19
16	R. FC Renaisien	8	15	3	2	10	22	47	-25

En raison des caprices de la météo, la journée initiale du 2^e tour fait l'objet d'une remise générale alors que la suivante n'est pas disputée intégralement. La journée n°16 est reprogrammée en toute fin de compétition, à savoir juste avant la journée de clôture ^[2]. La raison de ce très long report émarge au fait que sur les trois seules dates de libres, deux sont réservées à des matchs des Diables rouges, l'un contre la France et l'autre face aux Pays-Bas. Le troisième dimanche libre est celui de Pâques. Une semaine après la « remise générale », 18 janvier 1959, c'est plus de 20 rencontres qui ne sont pas jouées dans l'ensemble des divisions nationales. 23 matchs sur les 64 prévus de la « D1 » à la « Promotion ». Parmi les joutes reportées, on note celle du Daring Club de Bruxelles dont la pelouse du stade Machtens n'est pas en état pour &accueillir le RC Mechelen.

Ayant joué toutes ses rencontres (victoires contre Alost 3-0 et à Seraing 1-3), le « Malinwa » est bien campé en tête du classement général. Lors de la journée n°19, les « Sang & Or » écartent le FC Brugeois (2-1). Un succès que beaucoup d'observateurs pensent capital, d'autant qu'une semaine plus tard, les « Gazelles » perdent une nouvelle unité (1-1, contre Alost). Très ample vainqueurs (7-1) du FC Renaisien, les « Zèbres carolos » reviennent au troisième rang. Situation totalement opposée pour « Courtrai Sport » qui glisse en milieu de classement à la suite d'un « 0 sur 10 » sans pardon.

Le Daring prend la main

C'est durant le mois de février 1959 que cette « Division 2 » prend une tournure presque définitive. La mécanique se grippe du côté du FC Malinois. Accroché (0-0) chez son rival voisin du « Racing », le matricule 25 est battu derrière les Casernes par le CS Brugeois (0-2) et par le Lyra (1-2), en ayant entre ces deux revers laissé un point au Puyenbeke de St-Niklaas/Waas (2-2). Un « 2 sur 8 » qui fait très mal aux ambitions de montée. Le Sporting de Charleroi est également contraint de modérer ses ardeurs quant à d'éventuelles retrouvailles avec l'élite. Le matricule 22 est défait au Patro Eisden, puis à domicile par un Seraing qui est en pleine lutte pour le maintien. Les Carolos se retrouvent à 7 longueurs de la 2^e place. Sans résultat tonitruants mais affichant une belle régularité (4 victoires et un partage 1-1 à Diest), le « Daring » redevient leader. Le suspense reste cependant entier quand les Molenbeekois se font surprendre au Lyra (3-1).

En fin de classement, on a compris que la lutte contre la relégation se circonscrivait à quatre clubs: St-Nicolas/Waes (16), Seraing (15), Boom (13) et Renaix (12). Les trois derniers cités ayant joué 24 fois pour 23 au Waeslandiens.

La constatation quantitative faite pour la relégation s'applique rapidement aux débats pour la conquête du titre. Au soir de la journée n°26, et alors que les derniers matchs d'aligne ont été joués, le Daring totalise neuf points d'avance sur le 4^e classé et qu'il reste donc 10 unités à distribuer (avec la 16^e journée décalée). Une semaine avant le sommet « Daring CB-FC Malinois », les « Daringmen » gagnent le derby de la capitale contre le White Star (4-0) alors que le « Malinwa » est battu à Charleroi (3-1). Le 12 avril 1959, l'affiche ne tient vraiment pas ses promesses au stade Edmond Machtenss. Les Rouges et Noirs locaux emballent la partie et ouvrent le score par Mayunga au quart d'heure de jeu. Ceux qui imaginent les Daringmen lancés vers un succès aisé en sont pour leurs frais. Trois minutes après l'ouverture du score, une passe locale est interceptée et les visiteurs déclenchent un contre très rapide. ULe centre de Geets et est repris de la tête par Weemaes qui rétablit la parité au marquoir (1-1). La partie sombre alors dans un relatif ennui d'autant que le Daring joue virtuellement à dix. Son attaquant Van Kerckhoven blessé s'exile sur l'aile droite où il est inutile à ses couleurs à l'époque, les remplacements ne sont pas autorisés . Sous, les efforts malinois, les leaders du classement souffrent fin de partie mais conservent le partage et leur cinq points d'avance.

Le Malinwa s'effondre

En obtenant le point du partage contre son premier poursuivant le Daring CB a fait le pas décisif vers le sacrer et la remontée en Division 1. En effet, par la suite, le « Club Malinois » aligne autant de défaites qu'il ne reste de matchs: 5 ! Par ailleurs, le « Club Brugeois », troisième du général, signe un 0 sur 4 avec deux revers 4 à 2, à Saint-Nicolas/Waes et contre le White Star.

Le Daring sacré ... dans la douleur

Arrivé à la 29^e journée, soit la troisième avant la fin en raison de la reprogrammation de la 16^e, les Rouges & Noirs molenbeekois sont à un point du titre. Pour beaucoup, le déplacement chez la « lanterne rouge » Boom () ne sera qu'une formalité. On est loin du compte. À la rue Charles Malis, la partie commence par un festival de buts. Avant d'atteindre la demi-heure, cinq roses ont déjà été plantées. Les « Daringmen » ouvrent le score après 7 minutes par Janssens, mais les « Briquetiers » égalisent endéans les soixante secondes via un coup de coin et une reprise de la tête de Van Hoof (1-1). Après 14 minutes, Van Craenenbroeuck redonne l'avance à l'équipe locale. Mais une erreur de Saeys offre une nouvelle égalisation rapide à Maes, à la 15^e minute. Trois minutes plus tard, le scénario redouté prend corps quand l'auteur du second but bruxellois commet une faute qui apporte un coup franc bien placé aux visiteurs. Crab transforme la phase arrêtée (2-3). Le repos est atteint avec cet avantage anversois, auquel aucun fan boomois n'osait croire. Les « Bleus et Blancs » veulent y croire car le Daring est réduit à dix depuis la 31^e minute. Sérieusement touché dans un contact fortuit avec Maes, le portier bruxellois ne peut poursuivre et c'est le milieu de terrain Longfils qui le supplée devant les filets à cette époque, les remplacements ne sont pas autorisés . La défense locale remaniée tient bon sous les assauts répétés d'adversaires qui jouent leur maintien. À la reprise, les leaders sont encore hésitants puis leurs attaques se font de plus en plus menaçantes. On joue la 65^e minute quand Mayunga trouve Moyson qui efface deux défenseurs avant de servir Borremans. Le heading de celui-ci fait mouche (3-3). Le reste de la partie est joué à sens unique, mais le 4^e goal local n'arrive pas. Alors que le Daring de Bruxelles fête son titre, le FC Brugeois écarte aisément Kortrijk Sport (3-0) et se hisse à la deuxième place parce que le FC Malinois perd (1-2) contre les menacés du Club Renaisien. Le Malinwa a dominé de la tête et des épaules mais s'est montré excessivement faible en zone de finition alors que le visiteurs sont très réalistes ^[3].

Duel brugeois

L'avant-dernière journée, la 16^e reprogrammée, voir le FC Brugeois battre le nouveau champion (1-0). Le même après-midi, le CS Brugeois s'impose à Kortrijk Sport (1-4) alors que le FC Malinois est exagérément sanctionné au White Star (6-2). Et dire que le score de « 2 à 1 » au repos est flatté pour des locaux qui ont subi le jeu. Peu après le retour des vestiaires les « Étoilés » ont le petit brin de réussite qu'il faut. Menés 3-1, les Rouges et Jaunes perdirent toute organisation et les Woluwéens jouèrent habilement en contre. Cette nouvelle défaite élimine le « Malinwa » de la course à la 2^e place, car les « Gazelles bleues et noires » comptent deux défaites de moins. Le second ticket montant se joue, à l'occasion de la dernière journée, avec un duel à distance, entre les frères ennemis de la Venise du Nord.

Classement

Rang	Équipe	Pts	J	G	N	P	Bp	Bc	Diff
1	R. DARING CB	41	29	15	11	3	63	30	+33
2	R. FC Brugeois	37	29	14	9	6	56	38	+18
3	R. CS Brugeois	36	29	14	8	7	49	29	+20
4	R. FC Malinois	35	29	14	7	8	58	39	+19
...

Lors de la 30^e journée, le « Cercle » reçoit le Daring CB, alors que le « Club » se rend à Renaix. Deux chocs d'allure disproportionnées. Avec des résultats similaires: deux victoires brugeoises 2 à 0. Jusqu'aux deux premières décennies du XXI^e siècle, le R. FC Brugeois quitte définitivement le 2^e niveau pour émarger à la plus haute division du football belge.

À quatre pour le maintien

Au soir de la journée n°28 (avec la 16^e n'ayant pas encore été jouée), la situation en fin de classement est la suivante:

Classement

Rang	Équipe	Pts	J	G	N	P	Bp	Bc	Diff
13	K. St-Niklaasse SK	21	27	9	3	15	43	56	-13
14	R. FC Sérésien	17	27	7	3	17	33	58	-25
15	R. FC Renaisien	17	27	7	3	17	41	77	-36
16	K. Boom FC	14	27	4	6	17	25	64	-39

Boom et St-Niklaas/Waas se sont neutralisés (2-2). Ce résultat arrange les Flandriens qui laissent trois équipes derrière eux avec quatre longueurs de retard. Il ne reste alors que six points à prendre. Seraing est allé chercher un point au « Racing de Malines » (1-1), mais est tout de même rejoint par le FC Renaisien victorieux (3-0) d'un Patro Eisden, auteur d'une saison très irrégulière et donc décevant.

Les trois dernières rencontres sont disputées en l'espace d'une semaine, le 3, 7 et 10 mai 1957. Le « 7 » étant le « Jeudi de l'Ascension » et donc jour férié.

St-Niklaasse SK assure son maintien avec un nul (1-1) contre l'Eendracht Aalst. Le FC Sérésien ne réalise pas un mauvais résultat avec un partage vierge contre un CS Brugeois qui reste en lice pour la montée. Mais le hic pour les « Tigres liégeois » est que Renaix a réussi la sensation du jour en allant s'imposer (1-2) au FC Malinois 3^e classé avant cette journée. Bien qu'auteur d'un match spectaculaire, Boom est mathématiquement relégué à la suite de sa défaite (3-4) contre Diest.

Jouée quatre jours plus tard, les avant-dernières rencontres sont donc celles de la 16^e journée remise depuis janvier 1959. Seraing prend l'avantage dans son duel à distance avec Renaix. Le « matricule 17 » profite de la médiocre fin de parcours du Patro (3-0) alors que le Club Renaisien mérite le partage mais perd de peu (1-0). à Alost. La dernière journée est décisive.

La tâche est trop ardue pour les résidents du Parc Lagache envahit par un fort contingent de supporter des « Gazelles brugeoises ». Pour le « matricule 3 », un partage suffit puisqu'il a une défaite d'avance sur son voisin du « Cercle ». Emmené par un excellent Fernand Goyvaerts, nouvellement international, le FC Brugeois s'impose avec un doublé du jeune Van Gansbeke. À la suite de ce revers, le « matricule 46 » retourne à l'étage inférieur sans savoir qu'il vient de disputer sa 20^e et dernière saison au 2^e niveau national. Après quelques saisons en « Division 3 », il recule et sombre dans l'anonymat provincial. Seraing, qui se retrouve à dix après un quart d'heure de jeu, à la suite de la blessure de Bayard, ne peut opposer que son courage à une team boomois relégué mais qui veut sortir la tête haute (4-2). Une défaite qui reste sans conséquences.

• Champion et promu en Division 1 la saison suivante
• Promu en Division 1 la saison suivante
• clubs relégués en Division 3 la saison suivante

1. ↑ Le nom des clubs est celui employé à l'époque.

1. ↑ Portail dédié à l'Historique météorologique
2. ↑ Archives du journal Le Soir du 114/01/1959
3. ↑ Compte rendu dans le journal Le Soir du 03/05/1959