4 aviateurs américains, 5 britanniques du Special Air Service (SAS), 3 religieux français, 1 juif alsacien, 9 résistants du réseau Alliance, 3 hommes et une femme inconnus.
Type
Abattus sommairement
Morts
27
Auteurs
Reich allemand
Guerre
Seconde Guerre mondiale
modifier
Les massacres de Gaggenau sont trois exécutions sommaires de résistants et de prisonniers de guerre, détenus au camp de Gaggenau, commises fin .
Le Standartenführer Erich Isselhorst, chef de la Sicherheitspolizei à Strasbourg, ordonne l'exécution systématique des détenus résistants français. Il fait appliquer également les ordres d'exécution d'Adolf Hitler, tel l'ordre Commando durant l'opération Waldfest, en faisant exécuter les membres du 2e Special Air Service prisonniers après l'opération Loyton, ainsi que d'autres prisonniers, civils ou militaires. Dans la nuit du 1er au , 108 membres du réseau Alliance sont tués et incinérés au camp de concentration du Struthoff.
Le camp de Gaggenau-Rotenfels est détient 900 hommes et 160 femmes répartis dans six baraquements[2]. Ces déportés font partie des 1600, répartis dans six lieux d'internement, qui travaillent pour l'industrie de guerre allemande, majoritairement dans les usines de Daimier-Benz[3].
Le camp a reçu des prisonniers évacués des lieux de détentions en Alsace.
À trois reprises, les 25, et le , des prisonniers sont embarqués dans une camionnette contenant 4 pelles et sont conduits dans la forêt d'Erlichwald. À part le où l'on utilise un cratère de bombe, avant chaque massacre, les détenus creusent la fosse dans laquelle leurs corps sont jetés une fois abattus[3].
Julius Gehrum n'est pas présent lors des exécutions de Gaggenau car, il est en train de mener la même opération à Pforzheim, mais la méthodologie employée est la même que dans celles qu'il commande[2].
Les fusillés
25 novembre 1944
Les corps des victimes sont jetés dans un cratère de bombe, leurs vêtements sont brulés[4],[5].
Américains
Les fusillés sont des membres d'équipages de bombardiers américains.
Lieutenant pilote Garis Jacoby est le copilote du bombardier B17G 43-37599 « Moonlight Serenade » de la 562e escadrille américaine de bombardement abattu le [4].
Sergent Curtis Hodges, né le (âgé de 22 ans) dans le Missouri est mitrailleur de queue à bord du bombardier B24J 42-50511 abattu le [4],[6];
Sergent Maynard Latten, né le (âgé de 27 ans) à Pulcifir, est opérateur radio à bord du bombardier B24J 42-50511 abattu le [4],[6];
Sergent Mickael Pipok, né le (âgé de 20 ans) à Nanty Glo est mitrailleur à bord du bombardier B17G 42-32086 « You Never Know »[4]. Il est capturé, le , dans la forêt du Donon[7].
Britanniques
Ces combattants du 2eSpecial Air Service (SAS), sous les ordres du lieutenant-colonel Brian Franks, parachutés dans les Vosges dans le cadre de l'opération Loyton, sont sommairement abattus en application des ordres de Erich Isselhorst qui s'appuie sur l'ordre Commando. Leurs corps sont retrouvés après la guerre, grâce aux recherches déclenchées par le lieutenant-colonel Brian Franks.
Les major Denis Binham Reynolds et Anthony Whately-Smith, né en 1925, sont capturés par les Allemands le , sur leur chemin d'évasion, après avoir été pris en charge par une fausse passeuse. Marie et Fred Le Rolland, qui les ont abrités à la Pierre Percée, sont déportés[8].
Le capitaine Victor Gough, né le (âgé de 27 ans), est capturé vers le 30 septembre puis interné au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck d'où il est transféré à celui de Gaggenau[9].
Le lieutenant David Gordon Dill est capturé, le dans le secteur de Moussey, à la suite d'une dénonciation, par la Wehrmacht qui le remet à la Gestapo. Il est interné au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck d'où il est transféré à celui de Gaggenau[9].
Jacob Werner, né le (âgé de 31 ans) à Strasbourg ;
Justin Pennerath, né le (âgé de 43 ans) à Barst, curé de d'Allarmont, est arrêté, le , pour avoir hébergé des fugitifs. Il est torturé mais refuse de dénoncer les résistants de sa paroisse[10],[5];
Joseph Alphonse Roth, né le (âgé de 34 ans) à Roppewiller, père oblat, vicaire de Sarreguemines. Il est membre du réseau Alliance. Il est arrêté par les Allemands le [5].
André Soussotte, né le (âgé de 22 ans) à Hinx-sur-Adour, opérateur radio.
Article détaillé : Alliance (réseau).
3 hommes et une femme inconnus dont les corps reposent au cimetière de Gaggenau.
Reconnaissance
Stèle inaugurée le .Une plaque dans la forêt d'Erlichwald sur la commune de Gangenau avec le texte suivant :
« Ici ont été assassinés en 1944, 26 hommes et une femme qui luttaient pour la liberté, la démocratie et la paix. Passant, souviens-toi. »
Le , une stèle en hommage aux victimes des massacres de Gaggenau est inaugurée par la municipalité. Elle comporte la liste des fusillés et leurs portraits.
Notes et références
↑Association Amicale Alliance, « Mémorial de l'Alliance » [PDF], sur pointer-alliance.fr (consulté le )
↑ a et bGerhards, Auguste, 1945-, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945 (ISBN978-2-7491-2009-6 et 2-7491-2009-8, OCLC896816152, lire en ligne)
↑ a et bPhilippe Wilmouth, « Gaggenau (Allemagne), dans la forêt (25 novembre 1944) - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consulté le )
↑ abcd et e(en) « 05.09.1944 562nd Bombardment Squadron (H) B-17G 43-37599 ‘Moonlight Serenade’, 2nd Lt. Raymond M. Paaske, Knettishall, Stuttgart, Germany, War Crimes », sur Aircrew Remembered site (consulté le )
↑ ab et cFrançois Goldschmitt, Tragédie vécue par la population des marches de l'Est Haut-Rhin, Bas-Rhin Moselle sous l'occupation nazies, St-Avold, La Frontière, , 48 p., « L'assassinat de deux prêtre lorrains », p. 45-47
Disponible à la lecture à la BNU de Strasbourg
↑ a et b(en) « 05.09.1944 566th Bombardment Squadron (H) B-24J 42-50511, 2nd Lt. Kenneth E. Frazee, Hethel, Karlsruhe, Germany, War Crimes », sur Aircrew Remembered site (consulté le )
↑(en) « 10.09.1944 749th Bomb Squadron (H) B-17G 42-32086 ‘You Never Know’, 1st.Lt. Loren G. Hampton, Glatton, Gaggenau, Germany, War Crimes », sur Aircrew Remembered site (consulté le )
↑Gerard, « A ceux d'ici qui ont sauvé, hébergé, guidé... les parachutistes Anglais - Résistance et Déportation dans la vallée du Rabodeau », sur www.resistance-deportation.org, (consulté le )
↑ ab et c« Le prix payé, par Gerard - Résistance et Déportation dans la vallée du Rabodeau », sur www.resistance-deportation.org (consulté le )
↑« OMIs qui sont morts une mort tragique | OMI World », (consulté le )
↑Jean Louis Ponnavoy, « AUDEVIE Pierre - Maitron », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consulté le )
Voir aussi
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Bibliographie
« Mourir à Gaggenau », dans Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich : des centaines de Français fusillés ou déportés : résistants et héros inconnus, 1940-1945 (Ce livre contient aussi les biographies des membres de l'Alliance réalisées à partir des dossiers judiciaires) (ISBN978-2-7491-2009-6, lire en ligne).
abbé François Goldschmitt, Tragédie vécue par la population des marches de l'Est : Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle, sous l'occupation nazie, de François Goldschmitt, Saint-Avold, La Frontière, , 48 p., « L'assassinat de deux prêtres lorrains », p. 45-47.
Philippe Wilmouth, « Gaggenau (Allemagne), dans la forêt (25 novembre 1944) », sur fusilles-40-44.maitron.fr, (consulté le ).
Gerard, « Le prix payé », sur resistance-deportation.org, (consulté le ).
Gerard, « Autres lieux », sur resistance-deportation.org, (consulté le ).
Association Amicale " Alliance ", « Mémorial de l'Alliance : La semaine sanglante de la Forêt noire » [PDF], sur pointer-alliance.fr (consulté le ), p. 60.
(en) Cahal Milmo, « https://inews.co.uk/news/uk/revealed-sas-heroes-murdered-nazis-compensated-german-government-20-years-later-53915 », sur inews.co.uk, (consulté le )
(en) « 05.09.1944 562nd Bombardment Squadron (H) B-17G 43-37599 ‘Moonlight Serenade’ », sur aircrewremembered.com, (consulté le ).
(en) « 10.09.1944 749th Bomb Squadron (H) B-17G 42-32086 ‘You Never Know’ », sur aircrewremembered.com, (consulté le ).
(en) « 05.09.1944 566th Bombardment Squadron (H) B-24J 42-50511 », sur aircrewremembered.com, (consulté le ).