Vincent Desportes

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Desportes.

Vincent Desportes
Vincent Desportes en 2012.
Biographie
Naissance
(71 ans)
Rennes, France
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Allégeance
Drapeau de la France France
Formation
Activité
MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Arme
Armée de terre
Grade militaire
Directeur de thèse
Distinctions
Liste détaillée
Prix littéraire de La Saint-Cyrienne (d) ()
Prix Jacques-de-Fouchier ()
Chevalier des Arts et des Lettres
Officier de l'ordre national du Mérite
Officier de la Légion d'honneur‎Voir et modifier les données sur Wikidata

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Vincent Desportes, né le à Rennes, est un général de division de la 2e section de l'armée de terre française.

Biographie

Jeunesse et études

Saint-Cyrien de la promotion De Linarès (1972-1974), il est issu de l'arme blindée et cavalerie. Sa carrière a alterné affectations en unités de combat, en états-majors et diverses activités opérationnelles.

Ingénieur, titulaire d'un diplôme d'études approfondies (DEA) de sociologie, d'un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) d'administration des entreprises (CAAE), docteur en histoire, Vincent Desportes est aussi breveté de l'École supérieure de guerre et diplômé de l'United States Army War College, équivalent du Centre des hautes études militaires[1] pour l'armée de terre des États-Unis.

Parcours professionnel

Attaché militaire près l'ambassade de France aux États-Unis, puis conseiller défense du secrétaire général de la Défense nationale (SGDN), il est ensuite directeur du Centre de doctrine et d'emploi des forces (CDEF) jusqu'en .

Vincent Desportes est aussi codirecteur avec Jean-Francois Phelizon de la collection « Stratégies & doctrines » aux éditions Economica.

Parcours professoral

Vincent Desportes prend la tête du Collège interarmées de Défense (CID), de 2008 jusqu'à l'été 2010[2].

Il est aujourd'hui professeur des universités associé à l'Institut d'études politiques de Paris et enseigne la stratégie à École des hautes études commerciales de Paris (HEC). Conférencier international[3], il s'exprime sur les thèmes de la géostratégie, de la stratégie et du leadership[4].

Il est régulièrement consulté par les pouvoirs publics[5] et les grands médias sur les affaires internationales et militaires.

Prises de position

Liberté d'expression des officiers

En tant qu'auteur et directeur de collection, le général Desportes a une action discrète, mais décisive[Selon qui ?]. Il publie dans sa collection de nombreux officiers de l'armée de terre, renouant avec une pratique autrefois courante, d'officiers écrivains, encore très vivace aux États-Unis[6]. On peut citer dans cette génération d'officiers publiée chez Economica, des signatures militaires comme Michel Goya, Nicolas Le Nen, Benoît Durieux, Michel Yakovleff, Hervé de Courrèges, Emmanuel Germain ou des figures disparues, mais importantes comme David Galula, le « Clausewitz de la contre-insurrection » mort en 1968[7].

En , à la suite de la publication dans Le Monde d'un entretien sur la stratégie américaine en Afghanistan, le général de division Vincent Desportes est sanctionné par le chef d'État-Major des armées, l'amiral Guillaud, sur ordre du ministre de la Défense Hervé Morin, et quitte le ministère de la Défense. Pour l'économiste Jacques Sapir, le général Desportes ne prenait pas position sur la guerre elle-même ni sur les buts de guerre, qu’il soutient. Il ne prenait pas position sur la stratégie française, non plus. Il questionnait la stratégie américaine[8], ou plus exactement son ambivalence qui aboutit à une absence[9].

Après la publication d'un livre critique sur l'état du pays du général Bertrand Soubelet, l'ancien Premier ministre Alain Juppé affirme devant les étudiants de l’IEP de Bordeaux le « Un militaire, c’est comme un ministre, ça ferme sa gueule ou ça s’en va… certes tous les militaires ont le droit de penser, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser »[10],[11]. Cette déclaration conduit le général Desportes à lui adresser une lettre ouverte publiée en une du journal Le Monde[12], où il lui rappelle le rôle du militaire au sein de la nation et l’importance de son expression publique dans ses domaines d'expertise, ce qui ne remet pas en cause sa fidélité au pouvoir politique[13].

Lors de la crise politico-militaire du qui conduit à la démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, Vincent Desportes défend vivement les armées et les militaires[14],[15].

Politique étrangère

En mai 2020, il appelle l'Union européenne à prendre ses distances vis-à-vis de l'OTAN et à ne plus s’aligner sur les États-Unis : « il est parfaitement déraisonnable pour l’Europe de lier son destin stratégique à une puissance dont les intérêts stratégiques sont de plus en plus divergents des siens »[16].

Invité à une conférence organisée en octobre 2022 par l'association pro-Kremlin Dialogue franco-russe, il y déroule selon StreetPress « un narratif complotiste sur la guerre en Ukraine » aux côtés des ex-officiers Jacques Hogard et Dominique Delawarde[17].

Déroulement de carrière

  • 1981-1983 : Commandant le 3e escadron de cavalerie légère blindée au 1er régiment de spahis
  • 1983-1984 : Officier supérieur adjoint du 2e régiment de Dragons.
  • 1984-1986 : Instructeur à l’École nationale des sous-officiers d'active (ENSOA).
  • 1986-1988 : Officier renseignement à l’état-major du 1er corps d'armée.
  • 1988-1990 : Stagiaire à l'École supérieure de guerre.
  • 1990-1992 : Chef du bureau opérations-instruction du 6e régiment de dragons.
  • 1992-1996 : Officier traitant à la direction du personnel militaire de l’armée de terre (bureau études générales)
  • 1996-1998 : Commandant du 501e-503e régiment de chars de combat
  • 1998-1999 : Stagiaire de l'United States Army War College, Carlisle, Pennsylvanie, États-Unis
  • 1999-2000 : Chef de détachement de liaison terre à Fort Monroe, Virginie, États-Unis
  • 2000-2003 : Attaché des forces terrestres près l’ambassade de France à Washington, États-Unis
  • 2003-2004 : Chef du Centre de réalisation et d’études doctrinales (CDES)
  • 2004-2005 : Conseiller défense du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDN)
  • 2005-2008 : Commandant du Centre de doctrine et d'emploi des forces
  • 2008-2010 : Commandant le Collège interarmées de défense

Décorations

Publications

Ouvrages

  • Cavalerie de décision, ADDIM, 1998, (ISBN 2-907-341847)
  • Comprendre la guerre, Economica, 2000, 2e édition en 2001, (ISBN 2-717-842861)
    Prix Fréville de l'Académie des Sciences Morales et Politiques[18]
    Prix Vauban de l'Association des Auditeurs de l'IHEDN[19]
  • L'Amérique en Armes, Economica, 2002, (ISBN 2-717-844341)
  • Décider dans l'incertitude, Economica, 2004, 2e édition en 2007, (ISBN 2-717-853359)
    Version anglaise Deciding in the Dark, Economica, 2008, (ISBN 2-717-855742)
  • Introduction à la Stratégie, Economica, 2007, (ISBN 2-717-854231) (avec Jean-François Phélizon)
  • La guerre probable : penser autrement, Paris, Economica, coll. « Collection Stratégies & doctrines », , 202 p. (ISBN 978-2-717-85504-3, OCLC 317464762, lire en ligne)
    Version anglaise Tomorrow’s War, Brookings Institution Press, 2009, (ISBN 2-717-857184)
  • Le piège américain : Pourquoi les États-Unis peuvent perdre les guerres d'aujourd'hui, Paris, Economica, , 320 p. (ISBN 978-2-7178-5842-6)
  • La dernière bataille de France : Lettre aux Français qui croient encore être défendus, Paris, Gallimard, , 208 p. (ISBN 978-2-07-010691-2) - Prix Jacques-de-Fouchier 2016 de l’Académie française[20]
  • Entrer en Stratégie, Robert Laffont, , 157 p. (ISBN 978-2-221-22196-9, lire en ligne) - Prix littéraire de la Saint-Cyrienne 2020[21].
  • Devenez leader, Paris, Odile Jacob, , 248 p. (ISBN 978-2-415-00384-5, OCLC 1372582537)

Notes et références

  1. GOYA Michel, « 7. L’US Army et la guerre moderne. Entre guerres imaginées et guerres menées, l’évolution de l’US Army de 1945 à 2003 », dans : , S'adapter pour vaincre. Comment les armées évoluent, sous la direction de GOYA Michel. Paris, Perrin, « Hors collection », 2019, p. 301-347
  2. « Le général Pascal Valentin devrait prendre la tête du CID ».
  3. « http://www.glamspeak.com/fiche.cfm/287976.htm www.glamspeak.com/fiche.cfm/287976.htm »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  4. « Vincent Desportes conférencier ».
  5. « Intervention au Sénat », ,
  6. http://www.saint-cyr.org/cyr-5500.php?SID=7c5b5ece21ae59449e79f40478bc7520.
  7. « DAVID GALULA : "LE CLAUSEWITZ DE LA CONTRE-INSURRECTION" ».
  8. https://www.marianne.net/Morin-sanctionne-Desportes-Sois-pro-americain-ou-tais-toi-_a194919.html Ambassade de France aux États-Unis d'Amérique Morin sanctionne Desportes : « Sois pro-américain ou tais toi ! », Jacques Sapir, marianne.net, 6 juillet 2010.
  9. « Le général Desportes a été reçu chez le CEMA », Jean-Dominique Merchet, liberation.fr, 2 juillet 2010.
  10. Loïc Besson, « Juppé désavoue le général Soubelet », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  11. Jean-Dominique Merchet, « Alain Juppé à la peine avec les militaires : L’ancien Premier ministre multiplie les déclarations qui chagrinent la communauté de défense. », L'Opinion,‎ (lire en ligne).
  12. Général Desportes : « Vous avez tort, Monsieur Juppé ! », Le Monde, 4 mai 2016.
  13. [1] Texte intégral sur le site de l'ASAF.
  14. « "Un autoritarisme juvénile a fait exploser une crise latente" », Le Monde,
  15. « Budget, défense, gouvernement : Vincent Desportes répond aux questions de Maxime Switek », Europe 1,
  16. Marc Endeweld, « Emmanuel Macron et l’« État profond » », sur Le Monde diplomatique,
  17. Maximé Macé et Pierre Plottu, « Dominique Delawarde, ancien général, pro-russe et antisémite » Accès libre, sur StreetPress, (consulté le )
  18. Académie des Sciences Morales et Politiques prix Fréville Lauréat.
  19. IHEDN Prix Vauban.
  20. Académie Française (Prix Jacques de Fouchier).
  21. « Prix littéraire de la Saint-Cyrienne / La Saint-Cyrienne / Ils s'20struisent pour vaincre. », sur cyr.org (consulté le ).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Vincent Desportes, sur Wikiquote

  • Ressource relative à la littératureVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Académie française (lauréats)
  • Ressource relative à plusieurs domainesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Radio France
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Belgique
    • Pays-Bas
    • NUKAT
    • Corée du Sud
    • WorldCat
  • icône décorative Portail de l’histoire militaire
  • icône décorative Portail de l’Armée française