Ziggurat d'Ur

Pour un article plus général, voir Ur (Mésopotamie).

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Ziggurat d'Ur
Grande Ziggurat d'Ur
Image illustrative de l’article Ziggurat d'Ur
Facade partiellement reconstruite de la Ziggurat.
Localisation
Type Temple
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La ziggurat d'Ur ou Grande Ziggurat d'Ur (en sumérien : é-temen-ní-gùru "Etemenniguru"[1], signifiant quelque chose comme « Maison/Temple chargé(e) de splendeur » ou « qui suscite la crainte »[2]) est une ziggurat érigée sous la troisième dynastie d'Ur dans la ville d'Ur près de Nassiriya, dans l'actuelle province de Dhi Qar, en Irak. Construite au début du XXIe siècle av. J.-C., elle est restaurée par le roi Nabonide de l'empire néo-babylonien au VIe siècle av. J.-C.

Ses vestiges sont fouillés dans les années 1920 et 1930 par Leonard Woolley. Sous Saddam Hussein, dans les années 1980, la façade et l'escalier sont partiellement reconstitués. La ziggurat d'Ur est la mieux conservée de celles connues de Mésopotamie, avec la ziggurat de Dur Untash (Chogha Zanbil)[3]. C'est l'une des trois structures les mieux conservées de la ville d'Ur, avec le mausolée royal et le palais d'Ur-Nammu (l'E-hursag).

Ziggurat sumérienne

Reconstitution de la Ziggurat d'Ur-Nammu, basée sur le plan de 1939 par Woolley (vol. V, fig. 1.4).

La ziggurat est construite par le roi Ur-Namma, qui la dédie en l'honneur de Nanna/Sîn vers le XXIe siècle av. J.-C. pendant la troisième dynastie d'Ur. Cette sorte de pyramide à degrés massive dont la base est un rectangle de 62,50 × 43 mètres, dont le premier étage, haut de 11 mètres, est conservé, ainsi qu'une partie du second étage[4]. La hauteur totale est inconnue, car seules les fondations de la ziggurat sumérienne ont survécu. Selon son fouilleur L. Woolley elle comprenait trois étages, et une chapelle sur le plus élevé. H. Schmid, qui a conduit une relecture critique de la reconstitution de Woolley, estime que le temple était érigé directement sur la seconde terrasse, et que de ce fait il était plus vaste que ce que propose l'archéologue britannique[5].

La ziggurat fait partie d'un complexe de temples qui sert de centre administratif pour la ville et qui est un sanctuaire du dieu de la lune Sîn, la divinité patronne d'Ur[6].

La construction de la ziggurat est achevée au XXIe siècle av. J.-C. par le roi Shulgi. Au cours de son règne de 48 ans, la ville d'Ur devient la capitale d'un État contrôlant une grande partie de la Mésopotamie. De nombreuses ziggurats sont faites en empilant des briques d'argile.

Restauration néo-babylonienne

Le roi Nabonide, dernier roi de l'Empire néo-babylonien au VIe siècle av. J.-C., fait restaurer le monument en sept étages au lieu de trois[7].

Fouilles et préservation

Esquisse de William Loftus de sa découverte de la Ziggurat.

Les restes de la Ziggurat sont redécouverts par William Loftus en 1850[8]. Les premières fouilles sur le site sont menées par John George Taylor[9] dans les années 1850, conduisant à l'identification du site comme Ur. Après la Première Guerre mondiale, des fouilles préliminaires sont effectuées par Reginald Campbell Thompson et Henry Hall. Le site est largement fouillé dans les années 1920 par Leonard Woolley pour le compte du musée de l'université de Pennsylvanie et du British Museum entre 1922 et 1934.

Les vestiges de la ziggurat consistent en une masse solide à trois couches de briques crues recouvertes de briques cuites enrobées de bitume. La couche la plus basse correspond à la construction originelle d'Ur-Nammu, tandis que les deux couches supérieures font partie des restaurations néo-babyloniennes[10]. La façade du niveau le plus bas et l'escalier monumental sont reconstruits sur ordre de Saddam Hussein[11].

La ziggurat est endommagée lors de la guerre du Golfe en 1991 par des tirs d'armes légères et la structure est secouée par des explosions[12]. Quatre cratères de bombes sont visibles à proximité et les murs de la ziggurat sont criblés de plus de 400 impacts de balles[13].

Depuis 2008, le site est sous la supervision du conservateur Dief Mohssein Naiif al-Gizzy[14].

Articles connexes

Galerie

Bibliographie

  • Woolley, C. Leonard et Moorey, PRS, Ur of the Chaldees: édition révisée et mise à jour des fouilles de Sir Leonard Woolley à Ur, Cornell University Press (1982).

Liens externes

  • Ziggurat d'Ur, Smarthistory à Khan Academy
  • Ur (nom moderne: Tell el-Muqayyar) chez Open Context
  • Une brève histoire de la Ziggurat sumérienne à Ur
  • Archéologie de l'Irak ancien avec une section sur la Ziggurat
  • Les latitudes Harran et Ur, et Tell Göbekli Tepe

Notes et références

  1. Jacob Klein, Three Šulgi hymns: Sumerian royal hymns glorifying King Šulgi of Ur, Bar-Ilan University Press, (ISBN 978-965-226-018-5, lire en ligne), p. 162
  2. https://boris.unibe.ch/80500/1/Lexiquesumrien-franais_ger.pdf p. 83 : « ni2 guru3ru "être chargé de splendeur, répandre la splendeur, susciter la crainte" ».
  3. Ernst Heinrich, Die Tempel und Heiligtümer im Alten Mesopotamien. Typologie, Morphologie und Geschichte, vol. 1, Berlin, de Gruyter, , 341 p. (ISBN 9783110085310, lire en ligne)
  4. Francis Joannès et Martin Sauvage, « Ur », dans Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, , p. 875-876
  5. (de) H. Schmid, Der Tempelturm Etemenanki in Babylon, Mainz am Rhein, 1995, p. 105-112
  6. Helen Gardner, Fred S. Kleiner et Christin J. Mamiya, Gardner's Art Through the Ages, Thomson Wadsworth, , 1150 p. (ISBN 9780155050907)
  7. Trudy Ring, Rober M. Salkin et Sharon La Boda, International Dictionary of Historic Places: Middle East and Africa, vol. 4, Taylor & Francis, (ISBN 9781884964039, lire en ligne), p. 719
  8. Boulger, George Simonds (1893). "Loftus, William Kennett" . In Lee, Sidney (ed.). Dictionary of National Biography. Vol. 34. London: Smith, Elder & Co. pp. 80–81
  9. Sollberger, « Mr. Taylor in Chaldaea », Anatolian Studies, British Institute at Ankara, vol. 22,‎ , p. 129–139 (DOI 10.2307/3642557, JSTOR 3642557)
  10. C. Leonard Woolley, The Ziggurat and its Surroundings, vol. 5, Trustees of the Two Museums, coll. « Ur Excavations », (1re éd. 1939) (lire en ligne)
  11. Justin Marozzi, « Lost cities #1: Babylon – how war almost erased 'mankind's greatest heritage site' », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Handwerk, Brian (21 March 2013). "Iraq War Threatens Ancient Treasures". National Geographic News. Retrieved 24 November 2017.
  13. Shams Constantine Inati, Iraq: Its History, People and Politics, New York, Humanity Books, (ISBN 9781591020967, lire en ligne), p. 31
  14. « Stock Photo - Mar 01, 2008 - Tallil, Iraq - Curator DIEF MOHSSEIN NAIIF AL-GIZZY shows one of the royal tombs at the Sumerian ruins next to the Ziggurat of Ur. Al-Gizzy is the third », Alamy, ZUMA Press, (consulté le )
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